HISTOIRES VRAIES

FAUTE AVOUEE A MOITIE PARDONNEE

Douglas Kelly, un Louisianais de 39 ans, se précipite dans un poste de police de Slidell pour porter plainte pour agression.

"J'ai été enlevé par un individu armé, balbutie la victime, totalement boulversée. Je m'étais arrêté dans une station-service pour acheter de la nourriture pour mon chien, quand un braqueur m'a subtilisé mon portefeuille, m'a jeté dans la coffre de sa voiture, et m'a abandonné en pleine nature".

Les policiers enregistrent la déposition et procèdent à une enquête de routine. lls ne tardent pas à s'apercevoir que la station-service en question ne vend pas d'aliments pour animaux et que la suite du récit de Kelly est une pure invention. Ils le convoquent aussitôt au commissariat.

"Pourquoi avez-vous menti ?"

Penaud, l'affabulateur est passé aux aveux :

"En vérité, je me suis enivré et j'ai dépensé 500 dollars dans un bar d'effeuilleuses. Ma fiancée est enceinte de six mois, et je voulais pas prendre le risque de la contrarier".

Aux 500 dollars, dilapidés dans le club de strip-tease, la police a ajouté une amende d'un montant équivalent pour "fausses déclarations".

Après avoir accouché de la vérité, on ne sait pas si Douglas a réussi à se faire pardonner ses fredaines.

LES REVENANTS DE LA FORÊT

Tanaka Misaki, une ethnologue japonaise, étudie la tribu des Manobo, dans l'île de Mindanao aux Philippines. Alors qu'elle s'est aventurée dans une forêt reculée, à une cinquantaine de kilomètres du dernier bourg habité, elle tombe par hasard sur deux vieillards hirsutes, dépenaillés et apeurés. Persuadée d'être en présence de natif de l'île, elle les salue avec respect dans leur langue vernaculaire. Quelle n'est pas sa stupeur d'entendre les compèrens s'entretenir en japonais !

Renseignements pris, les deux hommes, presque centenaires, sont des soldats de la 30e division de l'armée impériale japonaise, cachés dans la montagne depuis 1941. Ils ignorent que la Seconde Guerre mondiale est terminée et ont peur d'être dénoncés comme déserteurs et passés par les armes.

Tanaka les rassure et leur résume brièvement les évènements qui ont marqués la planète au cours des 65 dernières années. Pour ne pas ébranler le coeur peut être fragile des vieillards, l'ethnologue omet de mentionner l'invasion planétaire des fast-foods, de la peste aviaire, et des téléphones portables, se contentant de faire référence aux bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki, qui les a délivrés de leur serment d'allégeance à l'empereur.

Puis Tanaka convainc ses compatriotes de regagner le Japon pour y terminer paisiblement leur existence.

Un proverbe japonais n'affirme t'il pas qu'"on bâtit le futur en tirant enseignement du passé" ?